Abdominoplastie : la grande oubliée
Constat
Le ventre ne fait pas la Une des magazines féminins, sauf pour parler du microbiote. Et quand on parle féminité, on pense d’abord aux seins, exceptionnellement aux cheveux, mais jamais au ventre. Quelle erreur !
Le ventre est une partie du corps hautement symbolique et à grande charge émotionnelle, pour beaucoup de femmes.
Comme les seins, le ventre se transforme et s’abîme avec les grossesses, les variations de poids et l’âge. Les traces les plus dysgrâcieuses (vergetures brillantes, Pfannenstiel invaginé, replis superposés) ont un retentissement important sur l’estime de soi et sur les relations amoureuses. Voici venu le temps des culottes gainantes, des paréos (vêtement tahitien qui se porte noué au dessus de la poitrine) et du maillot de bain une pièce. Dans l’intimité de la chambre, on abandonne le bijou qui enjolive le nombril, on s’interdit la position assise, ou pire, « à quatre pattes » ; bref, on fait profil bas. Le ventre âgé ou multipare n’est pas sexy !
A côté du ventre érotique, il y a le ventre fonctionnel, celui qui, de part son volume et son poids, entrave les mouvements de la vie courante (s’asseoir, lacer ses chaussures) et favorise les affections dermatologiques des plis (macération, candidose). Le tablier abdominal, spontané ou séquellaire d’un amaigrissement massif, est le sésame indispensable qui donne droit à une prise en charge de l’abdominoplastie, pourvu qu’il recouvre au moins partiellement le pubis. L’épidémie d’obésité (1 adulte sur 8, 1 enfant sur 5 en France en 2014), et de chirurgies bariatriques qui l’accompagne (la France est le premier pays européen avec 50000 interventions par an), a fait naître un nouveau domaine de la chirurgie plastique : celui des excès cutanés en tout genre (ventre, membres, dos, seins).
Pour toutes ces raisons, l’abdominoplastie n’a jamais fait partie du « top 5 » des interventions préférées des journalistes, et des chirurgiens plasticiens non plus. Mal aimée, mal enseignée, mal réalisée, l’abdominoplastie au siècle dernier relevait parfois de l’"abominoplastie" (Raymond Vilain) : cicatrices mal placées, invaginées, en barreaux d’échelles, « oreilles » latérales aussi monstrueuses que systématiques, ombilics étalés, stéatonécroses, séromes de Morel-Lavallée (chirurgien du 19ème siècle, enterré au Père Lachaise).
Les choses ont changé en France en 20 ans, grâce aux travaux de deux chirurgiens, JF Pascal (Lyon) et C Le Louarn (Paris), qui ont défini les principes de sécurité et de qualité de l’abdominoplastie, mais aussi du body-lift (abdominoplastie circulaire), du lifting de cuisses, de bras, de hanche, etc… L’abdominoplastie est devenue grâce à leurs publications et à leur enseignement, plus sûre et plus esthétique.
Pourquoi et comment ? Vous le saurez en lisant l'article ci-joint, ainsi que la fiche d'information du site...